- mi-voix (à)
-
⇒MI-VOIX (À), loc. adv.D'une voix mesurée, discrète; sans élever la voix. Un groupe d'agents (...) causent entre eux à mi-voix, et ceci parvient jusqu'à nous dans le grand silence de la rue déserte (GREEN, Journal, 1948, p.210):• ♦ ... avant que j'eusse pu le prier de m'annoncer à mi-voix pour ménager mon amour-propre si je n'étais pas invité (...) [l'huissier] hurla les syllabes inquiétantes avec une force capable d'ébranler la voûte de l'hôtel.PROUST, Sodome, 1922, p.637.SYNT. Chanter, fredonner, jurer, lire, parler, réciter, répondre à mi-voix; ajouter, demander, dire, expliquer qqc. à mi-voix; échanger, prononcer des paroles à mi-voix.♦MUS. Synon. de mezza voce. Emploi subst. Le langage du coeur est net; c'est une aspiration douce et tendre, qui par deux fois (...) s'enfle et expire, dans un «à mi-voix» (p.), qu'effleure à peine un bref et discret > <, correspondant au souffle même de la respiration (ROLLAND, Beethoven, t.1, 1937, p.116).— Emploi adj. Conversation, rêverie à mi-voix. [Dans l'Église d'Orient] les enterrements (...) ont lieu le soir (...) avec des chants à mi-voix et un déploiement de couleurs voyantes (RENAN, St-Paul, 1869, p.202).— Emploi subst., littér. À mi-voix (masc.), mi-voix (fém.). Voix mesurée, discrète. Ah! surtout, surtout, Douceur, patience, Mi-voix et nuance (VERLAINE, Œuvres compl., t.1, Sagesse, 1881, p.250). Plus de bruit, plus de hâte fébrile (...) mais un sourire et un à mi-voix de personne âgée (HUYSMANS, De tout, 1902, p.201 ds CRESSOT, Phrase et vocab. Huysmans, 1938, p.237). Il y avait dans l'air une rumeur de mi-voix, égale, calme, comme au théâtre avant le lever du rideau (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.395).Rem. Pour la concurrence avec demi-voix (à), v. ce mot.Prononc.:[mivwa], [-
]. Étymol. et Hist. 1832 (HUGO, N.-D. Paris, p.250). Comp.de mi- et de voix; cf. anciennement à demi-voix (1809, CHATEAUBRIAND, Martyrs, V ds LITTRÉ, s.v. voix — 1893, DG, s.v. voix) et le m. fr. à sous-voix (1584, RONSARD, Elégies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t.18, p.137, 175). Fréq. abs. littér.:730. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 94, b) 476; XXe s.: a) 1526, b)1850.
mi-voix (à) [amivwɑ] loc. adv.❖♦ D'une voix douce ou faible, ni haut ni bas. ⇒ Mezzavoce. || Parler (→ Appartenir, cit. 13), lire (→ Bec, cit. 6), chanter à mi-voix.1 Tout en composant des solfèges,Qu'aux merles il siffle à mi-voix,Il sème aux prés les perce-neigesEt les violettes aux bois.Th. Gautier, Émaux et Camées, « Premier sourire du printemps ».2 (Verlaine) avait pu exprimer de vagues et délicieuses confidences, à mi-voix, au crépuscule. Seul, il avait pu laisser deviner (…) des chuchotements si bas de pensées, des aveux si murmurés, si interrompus, que l'oreille qui les percevait, demeurait hésitante (…)Huysmans, À rebours, p. 246.❖CONTR. Fort.
Encyclopédie Universelle. 2012.